La revue

Transformer les territoires, accompagner les transitions : le programme de travail partenarial 2025-2026 de l’AUCM

Par Christel Griffoul, Directrice d’études Projets de transitions urbaines et territoriales - Adjointe au Directeur général - 24.06.2025

L’esprit du programme partenarial 2025-2026

Face aux transformations continues, profondes et collectives qui s’intensifient aux échelles globales comme locales, l’Agence d’Urbanisme Clermont Massif central (AUCM) affirme, à travers son programme partenarial prévisionnel 2025-2026, son rôle d’acteur pivot dans l’accompagnement des mutations territoriales.

Insistons sur la méthode d’élaboration de ce programme annuel dont on sait qu’elle constitue un processus structurant de l’Agence. Comme il se doit, celui-ci repose sur une co-construction active avec ses adhérents, qu’il s’agisse de partenaires de longue date ou de récents entrants, tels que la Communauté de communes du Bocage Bourbonnais, le CROUS, l’Université Clermont Auvergne ou encore le Commissariat du Massif central. Ce sont ces échanges réguliers qui permettent d’actualiser les priorités d’intervention autour de sept axes, représentatifs de la diversité des expertises de l’Agence. L’ambition est claire : mieux outiller les élus de terrain pour accompagner les changements de pratiques et d’usages, fédérer les savoirs et les acteurs, favoriser les synergies interterritoriales, et diffuser une culture partagée de l’attention portée aux espaces de vie.

Si le programme 2025-2026 s’inscrit dans la continuité du projet d’agence et des travaux menés en 2024-2025, il approfondit cependant deux champs d’expertise et d’activité : l’adaptation au changement global prend une dimension transversale. Devant la complexité du sujet, l’Agence expérimente avec les territoires pour donner un sens concret à cette pratique et identifier les leviers d’action. Elle déploie, pour cela, des outils pédagogiques, des démarches d’urbanisme favorable à la santé, et une prise en compte accrue du vivant. A côté de l’adaptation, le champ de l’habitat s’élargit en accueillant un observatoire du logement étudiant et en travaillant son volet foncier malgré l’incertitude normative qui règne autour de la sobriété. L’Agence développe aussi une approche plus sensible de « l’habiter », en intégrant les dimensions culturelles et symboliques des espaces de vie.

Un programme partenarial structuré par 7 orientations

Le programme partenarial 2025-2026 est structuré par 7 orientations auxquelles chaque ligne d’étude répond.

Axe 1 : Construire des projets territoriaux et urbains adaptés aux nouvelles vulnérabilités

L’AUCM poursuit son accompagnement des collectivités dans la planification territoriale, en intégrant de plus en plus fortement les enjeux d’adaptation au changement climatique. Elle mobilise ses compétences sur les SCoT, les PLUi ou les projets de territoire, tout en intervenant sur des démarches dédiées aux transitions, telles que le Plan stratégique d’adaptation du Massif central ou le Schéma de transition écologique et énergétique (STEE) de la Métropole.

Axe 2 : Améliorer la qualité du logement et des espaces de vie quotidienne

L’analyse des conditions de vie et d’habitat constitue une priorité forte des membres adhérents de l’Agence. Les actions vont de la revitalisation des centres-bourgs aux politiques communautaires de l’habitat (PLH, CIL), en passant par l’analyse des passoires thermiques ou les dynamiques du logement des étudiants. L’AUCM joue également un rôle d’animation à l’échelle départementale et régionale à travers des clubs et réseaux spécialisés.

Axe 3 : Œuvrer à la sobriété foncière et à la régénération de milieux

L’Agence explore de nouvelles trajectoires de sobriété foncière pour valoriser les espaces déjà urbanisés, à travers l’observation et la réplicabilité d’expériences innovantes, comme le projet BAMBA. Elle intervient aussi sur la renaturation des friches et l’observation de la qualité de vie en milieu urbain, contribuant à une approche durable et pragmatique de l’aménagement. A noter, en 2025, l’engagement fort de l’AUCM auprès du réseau URBA 4 pour accompagner l’Etat dans une enquête prospective sur la sobriété foncière post 2030.

Axe 4 : Soutenir les populations et les espaces les plus fragiles

L’observation des transitions solidaires, l’évaluation des contrats de ville, l’analyse des politiques de petite enfance ou encore l’égalité femmes-hommes sont au cœur de cet axe. L’AUCM mobilise des outils pour analyser les besoins locaux, accompagne les territoires et travaille en lien étroit avec l’ARS pour intégrer les déterminants de santé dans les politiques d’aménagement.

Axe 5 : Favoriser l’accès à des mobilités décarbonées

Les mobilités sont abordées sous l’angle de l’émergence des nouvelles offres à déployer pour redynamiser les territoires. L’Agence poursuit ses travaux sur l’enquête EMC², élabore une réflexion prospective pour la Métropole et soutient des projets structurants comme le Service Express Régional Métropolitain (SERM), avec la réalisation d’une monographie détaillée sur les 30 gares concernées par le projet de SERM du Pôle métropolitain Clermont Vichy Auvergne.

Axe 6 : Contribuer à l’émergence de modèles de développement économique résilients

Dans un contexte de fortes dépendances et vulnérabilités des modèles socio-économiques, l’AUCM fournit des éléments d’analyse et d’aide à la décision sur les mutations de l’emploi, du commerce, du tourisme et de l’industrie. Elle soutient également l’optimisation du foncier économique et développe enfin son expertise sur l’adaptation des modèles touristiques au changement climatique sur la rivière Allier et les trois territoires de lac de Thiers Dore et Montagne.

Axe 7 : Forger une nouvelle culture commune de l’habiter

Cette orientation met l’accent sur l’acculturation des acteurs et la valorisation des démarches exploratoires au service de l’adaptation. Qu’il s’agisse de contributions aux débats publics (Recré-Action, réseau transitions du Massif central), des travaux de recherches prospectives ou inspirantes (GIEC, POPSU, expérimentation prospective), ou de l’animation de programmes dédiés (pastoralisme, projet culturel métropolitain), l’AUCM y renforce son rôle de catalyseur d’idées et de pratiques innovantes.