Reprise de l’article, intégrant les travaux de l’AUCM, paru le 20 juin 2025, sur France 3 Régions Auvergne-Rhône-Alpes : lire l’original
Canicule : pourquoi Clermont-Ferrand est l’une des villes les plus exposées aux îlots de chaleur
Météo-France a placé le Puy-de-Dôme en vigilance jaune canicule, un phénomène amplifié par les îlots de chaleur. Clermont-Ferrand figure parmi les 10 villes les plus sensibles à ce problème. On vous explique pourquoi.
La canicule s’abat sur le Puy-de-Dôme. Météo France a placé le département en vigilance jaune pour la période du 19 au 21 juin. Mais un autre problème sévit dans le département, en particulier à Clermont-Ferrand : les îlots de chaleur urbains. La capitale auvergnate fait partie des dix villes les plus exposées à ce phénomène, selon Météo France. Mais qu’est-ce qu’un îlot de chaleur, et pourquoi cette ville est-elle plus touchée que d’autres ?
Qu’est-ce qu’un îlot de chaleur ?
Les îlots de chaleur urbains se produisent lorsque la chaleur s’accumule dans certaines zones de la ville, notamment pendant la journée, et ne parvient pas à s’évacuer la nuit. Résultat : les températures nocturnes restent exceptionnellement élevées, créant une “couche thermique” au-dessus de la ville. Christel Griffoul, adjointe au directeur de l’agence d’urbanisme Clermont Massif Central, précise : ” Les matériaux durs comme le béton, l’asphalte et le métal absorbent la chaleur du soleil durant la journée et la restituent lentement la nuit, empêchant ainsi un refroidissement naturel. En pleine canicule, cet effet peut atteindre jusqu’à 7°C de plus en ville que dans les zones rurales proches. En 2003, un écart de 8°C a été enregistré entre la commune de Aulnat et Montferrand”.
Pourquoi Clermont-Ferrand est-elle particulièrement vulnérable ?
“Clermont-Ferrand a un urbanisme dense et peu de végétalisations. Cela crée des îlots de chaleur. La minéralisation des surfaces urbaines – béton, bitume, métal – empêche le refroidissement naturel de la ville la nuit.” Les secteurs les plus touchés par ce phénomène restent les zones d’activités et certains quartiers de la politique de la ville.
Cette carte d’ambiance thermique, réalisée par l’Agence d’urbanisme Clermont Massif Central, montre les zones les plus susceptibles d’être touchées par les îlots de chaleur, en prenant en compte les ombres portées par les bâtiments, la végétalisation et la présence d’eau.
Quelles solutions ?
Plusieurs mesures peuvent aider à réduire la chaleur en ville. Végétaliser les espaces urbains est essentiel. ” Plus de parcs, de jardins et de murs végétalisés peuvent rafraîchir l’air “, explique Christel Griffoul. Les zones aquatiques, comme les fontaines ou les bassins, jouent également un rôle crucial.
Changer les matériaux urbains est aussi une priorité. “Utiliser des revêtements réfléchissants ou naturels permet de limiter la chaleur”, souligne l’urbaniste. Réduire la circulation automobile aide à limiter les îlots de chaleur. “Moins de voitures égalent moins de chaleur. Encourager les transports en commun, le vélo et la mobilité douce réduit aussi l’impact“.
Enfin, des gestes simples permettent de s’en protéger : se rafraîchir régulièrement, éviter les sorties en plein soleil et se reposer dans des lieux frais. La mairie a lancé une carte interactive renseignant les îlots de fraîcheur de la ville. Elle permet aux habitants de localiser facilement des zones de rafraîchissement : parcs, fontaines, etc.