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L’expérience d’un Contrat Territorial pour accueillir les réfugiés à Clermont-Ferrand

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine remet sur le devant de la scène publique et politique la question de l’accueil des réfugiés, de manière encore plus vive que la prise du pouvoir par les Talibans en Afghanistan fin 2021. Il ne s’agit pourtant que de la partie la plus immédiatement visible du besoin, celle qui est exposée le plus largement dans les journaux.

En 2020, ce sont bien plus de 90.000 personnes ayant fait une demande d’asile en France, provenant de nombreux pays (Afghanistan, Bangladesh, Pakistan, Guinée, Turquie, Côte d’Ivoire, Haïti, Congo…) pour échapper à la guerre, à la famine, aux persécutions de masses ou individuelles et obtenir le statut de réfugié. Les projections hasardées, par exemple par la Banque Mondiale, concernant les flux de réfugiés à accueillir dans les années à venir, et notamment les réfugiés climatiques, peuvent paraître alarmantes.

UN CONTRAT TERRITORIAL D’ACCUEIL POUR TRADUIRE LES ENGAGEMENTS DE CLERMONT-FERRAND

En 2018, forte de son passé de cité construite en partie par son immigration et dans une volonté de confirmer ses valeurs d’humanisme et d’asile, la ville de Clermont-Ferrand a signé avec la Délégation interministérielle à l’accueil et à l’intégration des réfugiés (DIAIR) et avec les services déconcentrés de l’Etat représentés par la Direction Départementale de l’Emploi du Travail et des Solidarités (DDETS) son premier contrat territorial d’accueil et d’intégration des réfugiés (CTAIR). Près de 450 personnes avaient, à cette date, le statut de réfugiés dans le département du Puy-de-Dôme.

L’Agence d’urbanisme et de développement Clermont Métropole a alors été mandatée par la Ville de Clermont-Ferrand pour mener l’évaluation en continu de son CTAIR, en étroite liaison avec la mise en œuvre du projet. Durant toute la durée du projet, l’équipe de l’agence a ainsi suivi, accompagné et fourni des outils afin de mesurer les effets des projets mis en œuvre sur l’amélioration des parcours d’intégration des personnes réfugiées sur le territoire.

L’objectif initial ambitieux que le CTAIR clermontois s’était fixé était d’améliorer la vie des réfugiés en levant les obstacles à leur intégration dans tous les domaines. Cet objectif a été poursuivi à travers trois axes complémentaires : mettre les personnes réfugiées au cœur du contrat, coordonner les acteurs du territoire, mobiliser les dispositifs existants et créer de nouvelles actions susceptibles de lever les freins à l’intégration.

L’originalité du CTAIR clermontois consiste à partir des personnes réfugiées et des problèmes concrets que celles-ci rencontrent au quotidien pour bâtir des solutions adaptées à chacune des situations de blocage identifiées.

L’ÉVALUATION DU CONTRAT TERRITORIAL D’ACCUEIL ET D’INTÉGRATION DES RÉFUGIÉS

L’équipe de maîtrise d’œuvre urbaine et sociale dédiée à la mise en œuvre du contrat a démarré son travail par l’identification et la définition d’une cohorte de réfugiés, par l’entremise de certains acteurs associatifs du territoire. Une centaine de personnes, rencontrées au début du projet ont ainsi pu témoigner des freins à leur intégration, auprès de l’équipe de la ville, mais aussi, plus largement, des acteurs associatifs et institutionnels du territoire.

Mises sur le devant de la scène, les personnes réfugiées, suivies d’un point de vue sociologique par la ville, ont tour à tour été source de témoignages, d’études de cas, participantes ou observatrices dans des instances décisionnelles et institutionnelles ou encore coproductrices d’actions qui leur étaient destinées.

C’est l’amorce d’un changement structurel des modèles décisionnels qui est ainsi proposé et qui met au cœur des réalisations les personnes pour lesquelles celles-ci sont mises en œuvre. A l’état d’ébauche, ce changement de paradigme est néanmoins largement salué par les personnes réfugiées ayant pu participer à ces instances et aux nombreuses activités évènementielles orientées autour de l’accueil et d’une meilleure intégration des réfugiés.

LA FÉDÉRATION DES ACTEURS DE TERRAIN AUTOUR D’UNE VISION COMMUNE ET DE NOUVELLES ACTIONS

Pour servir la mise en œuvre du contrat, la Ville a également endossé un rôle de coordination et de médiation auprès des acteurs associatifs et institutionnels qui était nécessaire au système. Cela s’est notamment traduit par le déploiement et la mise à disposition d’outils d’information partagée et par une contribution à la circulation des informations : newsletter, glossaire, plateforme web.

Ces actions ont abouti à une réelle synergie des acteurs de l’intégration, dont l’acmé a incontestablement été le diagnostic réalisé au cours de 15 focus-groups ayant rassemblé 70 acteurs divers. Un progrès notable a consisté à faire venir de nouveaux acteurs autour de la table comme le SMTC. Cette dynamique reste à animer et à prolonger.

Au-delà des outils partagés, la ville a pris un rôle de plaidoyer auprès de la préfecture. Elle porte certaines demandes exprimées par la cohorte et dont elle se fait le relai et offre son soutien dans le cadre du suivi des procédures administratives. Cet accompagnement et cet engagement viennent combler un vide unanimement identifié par les acteurs de terrain.

Un des points forts du contrat résidait dans le lancement d’un appel à contribution destiné aux acteurs du territoire, auquel 80% de l’enveloppe était consacré. Le financement de treize nouvelles actions, sur les 26 qui avaient été proposées, par la transparence de la méthodologie mise en œuvre et par le caractère fortement incitatif de certains critères de sélection, a contribué non seulement au développement de nouveaux outils d’intégration des réfugiés sur le territoire (par exemple, le développement d’une application dédiée à la mobilité, ou encore la mise en place d’une chaîne YouTube consacrée au partage des cultures…), mais aussi à faire évoluer les acteurs associatifs sur des points cruciaux comme le travail en commun ou en consortium, la prise en compte et la participation des récipiendaires à la conception des actions et le développement d’actions intégrant une démarche de suivi individualisé.

LA DIFFICULTÉ DE JUGER LA RÉUSSITE D’UNE POLITIQUE D’INTÉGRATION

Répondre sous un angle évaluatif à la question de savoir si les actions mises en œuvre ont contribué à lever l’ensemble des freins à l’intégration rencontrés par les personnes réfugiées est une gageure. L’intégration réussie est une notion complexe, dont les acteurs du territoire ont bien relevé les multiples facettes : aboutissement d’un parcours en lien avec l’acquisition d’une autonomie au sein du lieu d’accueil (maîtrise de la langue, emploi, accès au logement et aux droits), l’intégration a aussi une dimension émotionnelle, celle du « chez-soi », relationnelle, celle de « l’être ensemble », et aboutit, in fine, à pouvoir exercer pleinement un rôle de citoyen. Définition mouvante et non exhaustive s’il en est, c’est pourtant bien de celle-ci qu’il faut partir pour mesurer l’ampleur de l’écart entre un avant et un après CTAIR.

C’est pourquoi la mise en œuvre, et aujourd’hui le prolongement du Contrat Territorial d’Accueil et d’Intégration des réfugiés, élargi aux primo-arrivants, peuvent être perçus comme des réussites en soi. Mobiliser les acteurs, mettre en place des actions ciblées, co-portées et aux objectifs individualisés sont en effet des éléments qui contribuent à faire de la place des réfugiés au sein de la ville un sujet à part entière. C’est un point de départ fondamental pour permettre une meilleure intégration de ceux-ci, en incluant l’ensemble des acteurs – y compris la société civile – pour faire de la ville un territoire authentiquement accueillant.

Un territoire puydômois à l’écoute du mal-logement

Depuis 2009, l’agence d’urbanisme et de développement Clermont Métropole analyse les difficultés rencontrées par les ménages vis-à-vis du logement. Son observatoire dédié produit de manière concertée un rapport biennal sur la demande sociale en logement qui vise à expliciter la situation et éclairer la décision publique.

On aurait tendance à réduire cette demande sociale en logement à la simple question du logement social. La réalité est plus complexe et recouvre des situations disparates de ménages qui ne parviennent pas à se loger dignement dans les conditions du marché. Pour traiter cette complexité, le rapport explore 5 composantes : l’absence de logement personnel, les difficultés d’accès au logement, les difficultés de maintien dans le logement, les mauvaises conditions d’habitat et l’inégalité des parcours résidentiels.

En 2018, la réflexion prend une nouvelle dimension à travers l’inscription du rapport dans la mise en œuvre du plan « Logement d’abord ». Le Conseil départemental du Puy-de-Dôme et Clermont Auvergne Métropole, en partenariat étroit avec les services de l’État, confient alors à l’agence d’urbanisme l’élargissement de l’analyse à l’échelle départementale et l’approfondissement de la composante « absence de logement personnel » à travers la création d’un observatoire du sans-abrisme.

LA SITUATION DU MAL-LOGEMENT DANS LE DÉPARTEMENT POUR LES PLUS PRÉCAIRES

Si globalement la situation apparait plus favorable qu’ailleurs, une dégradation progressive s’opère avec des besoins à anticiper. La forte augmentation des ménages isolés, le vieillissement de la population et la progression continue de la précarité complexifient le parcours vers le logement et l’accompagnement des ménages.

Pour les personnes de la rue, un certain nombre d’angles morts de l’urgence sociale restent irréductibles : la demande, uniquement connue par le biais des dispositifs existants, ne reflète pas celle qui ne s’exprime pas ou plus. De plus, les besoins spécifiques des personnes s’avèrent souvent insuffisamment qualifiés, ce qui entraine une inadaptation des réponses. Certains publics restent en marge des dispositifs faute de places disponibles ou de structure dédiée adaptée à leur demande. Hébergés chez des tiers, à la rue, en squats… ces ménages deviennent invisibles.

Malgré l’augmentation significative du nombre de places depuis 2017 dans le Puy-de-Dôme (750 places supplémentaires en 5 ans), l’hébergement d’urgence reste sous tension et des solutions à l’hôtel sont toujours proposées chaque nuit. Par ailleurs, la proportion de jeunes et d’isolés augmente fortement dans la demande, et repose la question de l’adaptation qualitative de l’offre à l’évolution des besoins.

Les acteurs font le constat d’une absence de priorisation des personnes de la rue dans les demandes d’accès au logement social.

UN ACCÈS AUX PARCS SOCIAL ET PRIVÉ QUI RESTE SOUS TENSION POUR LES MÉNAGES MODESTES

Aujourd’hui, les conditions d’accès au parc social et la faiblesse du parc privé à bas loyer rendent les parcours résidentiels particulièrement complexes pour les ménages modestes du territoire. Avec 11 250 nouveaux demandeurs en 2019, et un délai moyen d’attribution de 9 mois, le parc social du Puy-de-Dôme reste sous pression malgré les efforts de production réalisés. La tension est particulièrement marquée sur les petits et sur les très grands logements ainsi que sur les logements les moins chers et les plus centraux de la Métropole.

La question des aides financières et de l’accompagnement des personnes devient alors majeure pour pallier ces difficultés (Fond Solidarité Logement notamment), ainsi que les résultats attendus de la réforme des attributions en logement social et, en particulier, la mise en place d’un système de cotation de la demande.

Près d’un quart des ménages consacrait plus de 30% de leurs ressources au coût du logement dans le Puy-de-Dôme en 2018 (allocataires CAF). Au-delà des difficultés financières, d’autres difficultés s’additionnent : troubles psychiques, du comportement, difficultés d’habiter, etc. avec des besoins d’accompagnement toujours plus grands.

De fait, le niveau déjà élevé des demandes d’aides financières, comme les demandes d’accompagnement au maintien dans le logement, augmente légèrement. La réforme des APL (aides au logement), avec la révision des droits tous les 3 mois, renforce les incertitudes et dégrade les situations. La hausse des tarifs de l’énergie laisse également craindre de forts impacts.

QUAND PRÉCARITÉ DES HABITANTS, VÉTUSTÉ ET RARETÉ DE LOGEMENTS ACCESSIBLES SE CUMULENT

Les problèmes de qualité de l’habitat apparaissent importants dans le Puy-de-Dôme compte tenu de l’ancienneté de son bâti (63% du parc de logements date d’avant 1974 contre 56% au niveau national). Le système des signalements et des aides existantes participe à l’amélioration de l’habitat, mais n’évite pas totalement les situations d’indécence ou d’insalubrité (100 à 150 signalements ces 2 dernières années).

En particulier, la précarité énergétique touche une part importante de ménages déjà en difficulté : un quart des foyers du département serait concerné. Il s’agit en majorité de locataires du parc privé vivant en appartements dans la métropole, et de propriétaires occupants de maisons individuelles dans les territoires ruraux.

L’analyse des différentes composantes du mal-logement laisse apparaître des inégalités dans les parcours résidentiels des ménages. Tout d’abord, les contraintes qui pèsent sur l’hébergement produisent des différences d’accès selon les compositions de ménages ou le type d’offre proposée. Par ailleurs, les capacités d’accès à la propriété s’avèrent très inégales suivant les territoires et de plus en plus de propriétaires occupants se trouvent en situation de difficultés de maintien dans leur logement ou de précarité énergétique.

La situation des jeunes apparait particulièrement préoccupante. Comment penser un parcours résidentiel pour nombre de jeunes de moins de 25 ans sans ressources ou dans des situations de grande précarité (financière, économique, sociale, psychique) ? La crise sanitaire et la réforme des APL semblent avoir aggravé les situations. Le nombre de jeunes demandeurs d’un hébergement d’urgence ne cesse d’augmenter, le nombre de jeunes aidés par le Fond Métropolitain d’Aide aux Jeunes (FMAJ) a presque doublé entre 2019 et 2020 (de 1 200 à 1 800 aides). S’il s’agit majoritairement d’aides alimentaires, de plus en plus d’aides au paiement des loyers sont octroyées. Enfin, les acteurs locaux notent une tendance à l’augmentation du nombre de jeunes hébergés dans leurs familles ou chez des tiers, notamment en milieu rural. Les difficultés de décohabitation restent un angle mort de l’accès au logement et du sans-abrisme.

DES PRÉCONISATIONS AU RENFORCEMENT DE L’ACTION PUBLIQUE

L’inscription du Département et de la Métropole dans la mise en œuvre du plan accéléré pour le « Logement d’abord » a déjà fait bouger les lignes même s’il reste beaucoup à faire. Ce sont près de 2,5 millions d’euros qui ont été investis en 5 ans par l’État au sein du territoire, ce qui a permis de mettre en œuvre de manière anticipée plusieurs actions comme :

  • La mise en œuvre d’une agence immobilière à vocation sociale (AIVS),
  • Le déploiement du programme « un chez soi d’abord » (appartements destinés aux personnes avec des pathologies psychiatriques sévères),
  • La création de pensions de famille (71 places prévues fin 2022), ou encore
  • Le programme Haume destiné aux mères seules avec enfants.

L’état des lieux et le travail réalisé avec les acteurs du territoire impliqués sur ces problématiques ont permis de formuler quatre séries de préconisations :

  • La première incite à produire et organiser la connaissance des besoins des personnes en difficulté de logement pour construire et adapter les systèmes de réponse, en partant des publics, pour construire l’action publique;
  • La seconde insiste sur la nécessité d’un travail en droit sur les situations de mal-logement, qui doit permettre de faire remonter les dysfonctionnements, interpeller les pouvoirs publics, faire évoluer les dispositifs de droit commun;
  • La troisième invite à diversifier et innover dans les pratiques et les réponses aux problèmes vécus par les personnes, tout particulièrement en faisant évoluer les pratiques d’accompagnement ou améliorer et adapter l’offre existante ou à produire;
  • La quatrième appuie la nécessité de se créer une culture commune du «Logement d’abord»,
    au-delà des mesures du plan de mise en œuvre accélérée, en actualisant les principes même de la démarche par des approches partenariales, coordonnées, décloisonnées et innovantes.

Ces pistes d’actions devraient permettre de poursuivre la dynamique engagée et pourront notamment nourrir le nouveau Plan Départemental d’Action pour le Logement et l’Hébergement des Personnes Défavorisées (PDALHPD), le Schéma Départemental de l’Habitat 2019-2024 du Département, et les Programmes Locaux de l’Habitat (PLH) menés par les EPCI. Sylvain Mathieu, Délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement, a d’ailleurs annoncé la délégation d’un demi-million d’euros supplémentaire dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre accélérée du logement d’abord pour le territoire à l’occasion de la présentation publique de ce 5ème rapport animée par la l’Agence le 25 janvier 2022 à Clermont-Ferrand.

L’accessibilité des jeunes à un logement autonome : Difficultés rencontrées et préconisations

L’agence d’urbanisme et de développement de Clermont métropole a décidé avec le Comité de Pilotage de son observatoire local des loyers (OLL) de travailler cette année sur l’accessibilité des jeunes à un logement autonome à l’échelle du Grand Clermont pour la réalisation d’une étude plus ciblée et plus qualitative [1].  Celle-ci porte principalement sur le parc locatif privé,
45 % des jeunes du territoire y étant logés. Mais pour être la plus complète possible, elle aborde l’ensemble des solutions de logements auxquelles peuvent accéder les jeunes (parc locatif social et offre dédiée).

DES ÉLÉMENTS DE MÉTHODE

Le traitement de cette thématique s’appuie sur différentes sources de données statistiques mobilisées pour caractériser la population des “jeunes”, les niveaux de loyers et le recours aux aides aux logements. Si certaines de ces données sont produites par l’Agence, d’autres ont été fournies par les partenaires de l’observatoire. Les partenaires ont eu l’occasion d’échanger sur cette thématique lors d’un atelier réunissant une vingtaine d’acteurs de l’habitat et de l’accompagnement des jeunes qui a lieu en octobre 2021. Cette rencontre a été l’occasion de mettre collectivement en lumière les besoins et freins potentiels à l’accessibilité des jeunes à un logement et de saisir les éventuels impacts de la crise sanitaire.

L’ACCÈS AU PREMIER LOGEMENT AUTONOME :
UNE ÉTAPE IMPORTANTE DU PARCOURS DE VIE

Accéder à un logement autonome constitue une étape clé dans la vie d’un individu ainsi que dans le démarrage de son parcours résidentiel. Le départ du domicile familial constitue une forme d’entrée dans la vie adulte et marque un changement important dans la vie de la personne concernée : début des études supérieures, mise en couple, premier emploi ou accession à un emploi stable… L’autonomie résidentielle renvoie de fait à bien d’autres dimensions que celles liées au logement lui-même.

Cette accessibilité à un logement autonome peut néanmoins être difficile pour de nombreux jeunes. Il est impossible de généraliser ces difficultés : les jeunes constituent une population hétérogène et tous ne vivent pas cette période de manière identique. Pourtant les problématiques financières et un manque de stabilité professionnelle reviennent fréquemment et compliquent l’accession à un logement autonome. Le fonctionnement du marché immobilier lui-même peut également aggraver ces contraintes d’accès. Ces difficultés ont encore été accentuées du fait de la crise sanitaire que nous connaissons.

LA POPULATION “JEUNES” DU GRAND CLERMONT

Les 18-29 ans du Grand Clermont représentent 18 % de sa population. Ceux-ci, se caractérisent : par une forte concentration dans les zones urbaines (55 % d’entre eux résident à Clermont-Ferrand où ils représentent 30 % de la population), par une précarité accrue (27,2 % de taux de pauvreté chez les moins de 30 ans), par une forte mobilité résidentielle (45 % occupent leur logement depuis moins de 2 ans), par une fin des études et entrée dans le monde actif entre 20 et 24 ans et par une importance des petits ménages (plus de la moitié d’entre eux vit dans un ménage de 1 à 2 personnes).

Les jeunes occupent principalement les petits logements à moindre coût du parc locatif privé.  Le recours à la colocation est encore peu pratiqué sur notre territoire. Si les niveaux de loyers du territoire sont plutôt favorables à l’accès des jeunes à un logement autonome, ce sont tout de même 20 % des moins de 30 ans du territoire qui ne trouve pas de place dans un logement du parc locatif privé à Clermont-Ferrand au regard de leur niveau de revenu. Ces revenus dépendent fortement des aides aux logements et des aides familiales : la méconnaissance des premières par les jeunes se révèle très préjudiciable.

Graphique taux d'accessibilité

L’IMPACT DE LA CRISE SANITAIRE ET DE LA LOI CLIMAT ET RÉSILIENCE
SUR L’ACCÈS AU LOGEMENT DES JEUNES

Les perspectives des jeunes pour l’accès au logement sont encore plus incertaines en raison de la crise sanitaire de la Covid et d’un marché locatif privé qui pourraient se tendre avec l’instauration de nouvelles réglementations (loi climat et résilience).

Forts de ce constat, les partenaires de l’observatoire ont proposé deux orientations pour faciliter l’accès des jeunes à un logement autonome :

  • Le développement d’une offre de logements diversifiée, qualitative et plus adaptée aux besoins des jeunes
  • Le développement et l’articulation de structures et dispositifs d’accompagnement

En parallèle de ces grandes orientations, ils ont également souligné la nécessité de favoriser la mise en réseau des différents acteurs impliqués dans la question du logement des jeunes.

Les apports de cette étude viennent alimenter le nouveau PLH (Programme Local de l’Habitat) de la Métropole clermontoise actuellement en cours de finalisation, notamment sur son action 13 dédiée à la question du logement des jeunes. Ils font également écho à d’autres travaux de l’Agence (demande sociale en logements, enquête “jeunesse c’est à vous”).

Ma santé au temps de la COVID-19

Lors du premier confinement, l’Agence d’Urbanisme et de Développement Clermont Métropole et l’Atelier Santé Ville de Clermont-Ferrand ont souhaité recueillir la voix des habitants sur leurs ressentis et leurs besoins face à cette crise sanitaire sans précédent.

C’est ainsi qu’un partenariat est né entre les deux parties, mis en œuvre à travers une enquête quantitative réalisée auprès de plus de 300 clermontois. Le questionnaire a permis d’aborder plusieurs thématiques telles que : l’état de santé et le recours aux soins, le vécu et les impacts du confinement et du déconfinement et la connaissance du virus et des gestes barrières.

OBJECTIFS ET FINALITÉS PARTAGÉS DE CETTE ENQUÊTE

  • Mieux connaître les problèmes et besoins de santé dans les QPV pendant et depuis la crise sanitaire.
  • Réduire les inégalités sociales et territoriales en santé au temps de la Covid-19.
  • Adapter davantage les actions de prévention, de promotion et d’éducation à la santé et d’accompagnement des plus vulnérables dans leurs parcours de santé.

MÉTHODE

De juin à septembre 2020, l’atelier Santé ville a réalisé les enquêtes en face à face dans différents quartiers (les 4 quartiers prioritaires, le Centre-ville et le quartier gare de Clermont-Ferrand).

Par la suite, l’Agence d’Urbanisme a procédé au traitement et à la restitution des analyses qui mettent en avant les divergences et les convergences entre répondants résidants au sein et en dehors des quartiers prioritaires.

En vue de pouvoir comparer les territoires les uns aux autres et notamment d’identifier ceux en situation de décrochage, c’est la méthodologie du «scoring» qui a été utilisée pour cette enquête.

Ainsi, pour chacune des questions, la valeur médiane des réponses a été calculée et sert de valeur de référence pour situer les quartiers. Cette méthode permet de réaliser un positionnement relatif à la question et aux valeurs locales (valeurs des autres quartiers).

Valorisations, partages et principaux résultats :

En début d’année 2021, des premiers résultats ont été partagés sous forme de conférence débat en ligne auprès des élus et des partenaires de l’Atelier Santé Ville et de Notre Observatoire Urbain et Social(NOUS).

Plusieurs enjeux ont été soulignés par les résultats de l’enquête avec des distinctions par territoires :

Dans les QPV, les enjeux les plus saillants sont :

● Une moindre connaissance de la pluralité des symptômes, des modes de transmission et des mesures de protection (88% Hors QPV contre 55% dans les QPV utilisent au moins les trois principaux modes de protection : gel hydroalcoolique, masques et distanciation sociale).

● Moins d’activité physique et plus de prise de poids pendant le confinement (32 % dans les QPV ne font pas du tout d’activité physique contre 8% Hors QPV).

● Un premier confinement vécu plus « péniblement » (31% dans les QPV contre 8% Hors QPV) et «angoissant».

● Plus de temps passé en famille apprécié (33% dans les QPV contre 21% Hors QPV)

● Une charge des enfants et une continuité pédagogique plus difficile dans certains quartiers comme Croix-de-Neyrat et Saint-Jacques.

● Plus d’exposition face aux écrans (une exposition ayant augmenté pendant le premier confinement à 58% dans les QPV contre 41% Hors QPV).

● Plus de troubles du sommeil (17% dans les QPV ont eu beaucoup de troubles du sommeil contre 3% Hors QPV).

● Légèrement plus de difficultés depuis le premier confinement avec des freins dans les démarches en ligne notamment à Saint-Jacques et des enjeux d’aide alimentaire
à Champratel et les Vergnes.

● Des déconfinés plus «stressés», «angoissés» (33% dans les QPV contre 21% Hors QPV).

EN DEHORS DES QPV, CE SONT LES ENJEUX SUIVANTS QUI ONT ÉTÉ MIS EN EXERGUE, ROMPANT PARFOIS AVEC CERTAINES IDÉES PRÉCONÇUES.

● Davantage de difficultés à poursuivre les soins durant le premier confinement (27 % hors QPV ont préféré repousser leurs soins contre 9% dans les QPV).

● Une alimentation moins saine pendant le premier confinement (31% dans les QPV contre 14% dans les QPV).

● Un enjeu autour de la consommation d’alcool plus important (14% contre 1 % ont augmenté leur consommation durant le premier confinement).

● Une exposition importante face aux écrans.

● Un vécu du premier confinement qualifié davantage par la « solitude, l’isolement » (25% Hors QPV contre 16% dans les QPV).

● Un premier déconfinement pas forcément vécu comme un “soulagement”..

● Un secteur Gare qui ressemble davantage à un QPV.

APPROFONDISSEMENTS ET ANALYSES CROISÉES : LES “PROFILS TYPE”

L’analyse croisée des différentes réponses et des profils sociodémographiques des répondants permet d’aboutir à des « profils type». Ils sont à interpréter comme des grandes familles de répondants et ne sont pas représentatifs de l’ensemble de la population métropolitaine.

Les ainés qui prennent soins d’eux

Dans ce profil de retraités de plus de 60 ans qui vivent largement seuls, se concentrent légèrement plus de femmes. Ces retraitées ont une bonne connaissance du virus et des gestes barrières.  Pendant le confinement, elles ont poursuivi leurs soins et leur quotidien n’a pas vraiment été modifié par le confinement, interrogeant ainsi la solitude et le manque d’interactions sociales hors temps de pandémie. Par ailleurs, elles ont moins vécu le déconfinement comme un “soulagement”. Ce profil est tout autant présent dans les QPV qu’en dehors.

Les jeunes désœuvrés et mal confinés

Ces jeunes trentenaires, à parité de genre, vivent seuls ou en collocation et plus des 2/3 sont sans emplois. Près de la majorité a vécu « péniblement » le confinement. Comparativement aux autres profils, ces jeunes ont davantage eu une alimentation peu saine, pris du poids et plus d’un tiers ne pratique pas d’activité physique. Leur exposition face aux écrans a augmenté et ils sont plus nombreux à avoir eu beaucoup de troubles du sommeil. Ils ont également eu plus de difficultés à se nourrir pour des raisons financières et à avoir fait appel à un professionnel depuis cette crise sanitaire. Le confinement a été synonyme d’isolement et pour la majorité leurs rapports familiaux ont changé avec plus de désaccords. Ce profil est davantage présent dans les QPV.

Les travailleurs anxieux

Ce profil se caractérise par une forte proportion de femmes en situation d’emploi(2/3 en CDI). Ce profil connait particulièrement bien les symptômes, les modes et les lieux de transmission du virus. Globalement leur état de santé est resté identique pendant le premier confinement, néanmoins la poursuite des soins semble avoir été plus difficile avec une part plus importante ayant préféré repousser leurs soins. Ils sont plus consommateurs de tabac et d’alcool et   ont davantage augmenté leurs consommations pendant le premier confinement. Néanmoins, leur exposition aux écrans est moins importante que chez les autres profils. Leur confinement a davantage été synonyme « d’angoisses et de peurs”, avec plus de mal-être et de troubles du sommeil. Ce profil a également vécu le premier déconfinement comme une période
« stressante ». Ce profil est davantage présent en dehors des QPV.

Les  familles

Dans ce profil, les deux tiers ont entre 30 et 50 ans et la quasi totalité ont des enfants en couple ou en famille monoparentale ; enfin la moitié est sans emploi. Confinés en famille, ils ont tous vécu des changements dans leurs rapports familiaux et sont nombreux à avoir apprécié passer plus de temps ensemble durant cette période. La quasi-totalité a été concernée par la continuité pédagogique avec un déroulement qui s’est globalement bien passé mais avec des décrochages dans la durée. Ces familles sont davantage en bonne santé et n’ont pas eu de difficultés à poursuivre leurs soins pendant le premier confinement. Elles ont une exposition face aux écrans un peu moins importante « en temps normal»
mais sont nombreuses à l’avoir augmentée pendant le premier confinement.  Enfin, elles ont davantage vécu le premier déconfinement comme un « soulagement ». Ce profil est légèrement plus présent dans les QPV.

Les jeunes “tout va bien »

Ce profil est composé de 3/4 d’hommes et les 2/3 ont moins de 30 ans. Ils sont globalement sans enfant et la majorité a un emploi. Ces jeunes « tout va bien » s’estiment largement en bonne santé, ils n’ont pas eu besoin de recourir à la téléconsultation et la quasi-totalité ont facilement pu poursuivre leurs soins pendant le premier confinement. Ces jeunes ont davantage « bien vécu » le confinement comparativement aux autres profils (moins angoissant, moins de troubles du sommeil). S’agissant de leurs habitudes, leur alimentation et leur poids sont restés stables, mais leurs consommations de tabac, déjà plus importantes, ont légèrement augmenté. Ce profil est davantage présent dans les QPV.

DE L’OBSERVATION À L’ACTION

Travaillé conjointement, le rapport de l’étude met également en avant des pistes d’actions, concernant la prévention (connaissances du virus, campagne de vaccination et de dépistage, poursuite des soins…) ; la coordination des acteurs (des secteurs de santé et sociaux, accès aux droits et aller vers) ; des actions et des publics ciblés (addictions, exposition aux écrans, insécurité alimentaire, santé mentale…). Suite à l’enquête, des projets ont également été mis en œuvre par l’Atelier Santé ville, telle que son action « santé et pollution ». Cette action de prévention a permis à travers la distribution de masques et de port de masques, de rappeler les gestes barrières et la gestion des masques utilisés.

LES SUITES

Ce partenariat toujours vif d’intérêt mutuel, s’est poursuivi dans le cadre d’une étude sur l’offre et les recours à l’aide alimentaire pilotée par la Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DEETS) et mis en œuvre par l’agence d’Urbanisme et de développement Clermont Métropole à l’échelle du département. L’Atelier Santé Ville 63, a ainsi appuyé fortement l’agence d’urbanisme dans son enquête de terrain auprès des usagers, en réalisant près de 430 enquêtes au sein des structures de l’aide alimentaire de Clermont-Ferrand.

La vacance de logement : Un levier pour les politiques d’habitat

La vacance des logements est un phénomène régulièrement évoqué dans les médias. En effet, pour satisfaire les besoins en logement dans les territoires, l’intervention sur le parc existant apparaît de plus en plus comme un levier majeur d’action. Dans ce but, les collectivités sont amenées à se questionner pour mieux identifier le phénomène, le localiser, le qualifier et mesurer son impact sur le marché. Au-delà de la production d’une offre nouvelle, ou de la revitalisation de certains quartiers, la remise sur le marché de logements vacants contribue aussi à renforcer l’attractivité des territoires.  En 2021, la question de la vacance est même devenue un enjeu national avec la mise en œuvre du Plan national de lutte contre les logements vacants. Celui-ci a pour objectif la remise sur le marché des logements durablement vacants en développant des solutions incitatives.

LA VACANCE DE LOGEMENT DANS LE PUY-DE-DÔME :
UN PHÉNOMÈNE RÉVÉLÉ PAR LE SCHÉMA DÉPARTEMENTAL DE L’HABITAT

Dans le Puy-de-Dôme, une problématique importante de vacance des logements a été révélée dans le cadre du Schéma départemental de l’Habitat, qui fixe les orientations et les actions départementales pour la période 2019-2024 (SDH). Une fiche-action est dédiée à la lutte contre la vacance dont les objectifs sont notamment la remise sur le marché de biens en centres-bourgs, la valorisation, le patrimoine bâti constitutif de l’identité territoriale, ou la production d’une offre de logements très sociaux. Afin d’alimenter les objectifs du SDH en la matière, l’agence d’urbanisme a été mandatée pour réaliser un travail de repérage, de qualification et d’aide à la mobilisation du logement vacant. Cette mission se décompose en 4 grandes phases : la réalisation d’un état des lieux de la vacance [1], l’organisation d’une matinée de sensibilisation, l’élaboration d’un guide méthodologique et l’accompagnement de 2 EPCI tests dans une phase préopérationnelle.

LES RÉSULTATS DE L’ÉTUDE MENÉE PAR L’AGENCE D’URBANISME
ET DE DÉVELOPPEMENT DE CLERMONT MÉTROPOLE

En 2021, le département du Puy-de-Dôme compte 31 500 logements vacants depuis plus de 2 ans, soit un taux de vacance structurelle de 8%, largement supérieur au taux national de 3,5%. Mais le volume et le taux de vacance du département apparaissent plutôt stable depuis 2015.  En volume, la vacance concerne en premier lieu les centres-villes et les centres-bourgs, un quart concerne la Métropole. Mais en proportion, elle apparait plus élevée dans les territoires ruraux et de montagne. A titre d’exemple les EPCI de Chavanon Combrailles et Volcans, Ambert Livradois Forez, ou Pays de Saint-Eloy, Thiers Dore et Montagne affichent des taux entre 13 % et 22 % (contre 5% pour Clermont Auvergne Métropole).

La durée de vacance est plutôt longue : 40 % des logements sont inoccupés depuis 6 ans ou plus. Elle concerne une majorité de maisons, pour l’essentiel de logements anciens, souvent inconfortables (73% datent d’avant 1950 – contre 40 % pour l’ensemble des logements). La majorité des propriétaires résident à moins de 100 km de leur(s) bien(s) vacant(s) et la moitié d’entre eux ont plus de 65 ans. Dans leur grande majorité, les propriétaires ne détiennent qu’un ou deux logements vacants depuis plus de 2 ans sur le département (80%). Cet éparpillement entre de nombreux propriétaires privés rend plus difficile la compréhension du phénomène et le déploiement d’actions efficaces (par exemple intervention sur un ou des immeubles de plusieurs logements aux mains d’un seul propriétaire).

SENSIBILISER ET MOBILISER LES ACTEURS DÉPARTEMENTAUX DE LA LUTTE CONTRE LA VACANCE DANS UN CONTEXTE DE LUTTE CONTRE L’ARTIFICIALISATION

Afin de partager cet état des lieux avec les 14 EPCI du département, acteurs de la lutte contre la vacance, et d’élargir les perspectives sur le sujet de la lutte contre la vacance, l’agence d’urbanisme a coorganisé, avec le Département, un webinaire le 11 janvier 2022. Les rencontres du réseau d’acteurs ont été mises en œuvre dans le cadre du Schéma départemental de l’Habitat afin de « penser et agir collectivement pour l’avenir». L’idée est de faire régulièrement le point sur l’actualité des recherches et des travaux en matière d’urbanisme et d’habitat, de favoriser les partages d’expériences entre les territoires, et d’approfondir les sujets en fonction des besoins exprimés par les élus et les techniciens. En savoir plus : Réseau des acteurs – Puy-de-Dôme 

Cette rencontre a permis de valoriser le retour d’expériences de territoires sur le traitement de la vacance, comme l’Eurométropole de Strasbourg ou le département de la Meuse, et de décrypter les préconisations concernant la Zéro Artificialisation Nette (ZAN) des sols de la loi Climat et Résilience.

PARTAGER ET RÉFLÉCHIR À DES EXPÉRIENCES MENÉES EN DEHORS DU DÉPARTEMENT POUR ÉLARGIR L’ANALYSE

Karine DELIGNE, cheffe de projet “Logement vacant” à l’Euro métropole de Strasbourg et coordinatrice du Réseau National des Collectivités contre le Logement Vacant (RNCLV) a présenté le Réseau, le plan national contre le logement vacant (perspectives, outils), ainsi que les actions de lutte contre le logement vacant de l’Euro métropole de Strasbourg. L’Eurométropole de Strasbourg est mobilisée depuis 2015 dans la lutte contre le logement vacant. Après avoir finement repéré et analysé la vacance sur son territoire, elle a choisi de développer un dispositif spécifique « Mieux relouer mon logement vacant » visant à accompagner les propriétaires dans la mobilisation de leurs logements vacants. L’objectif est de remettre 100 logements vacants par an sur le marché. Pour cela des moyens humains ont été mis en place (1 cheffe de projet lutte contre le logement vacant), et une boite à outils a été déployée pour accompagner les communes et les propriétaires (fourniture et analyse des données vacance, modèles de courriers de mobilisation des propriétaires, mise en relation avec les partenaires adaptés, soutien et suivi des projets des propriétaires). Grâce à ce dispositif, 305 logements vacants ont été remis en location en 5 ans (60% de l’objectif).

Etienne FERNANDEZ, Référent Habitat au Conseil départemental de la Meuse, a présenté la démarche de lutte contre la vacance des logements privés sur les centralités du département de la Meuse. La Meuse est un département rural où le taux de vacance s’avère particulièrement élevé (12% selon l’INSEE) dans un marché immobilier globalement détendu. De fait, la lutte contre la vacance s’est imposée comme une mesure importante du Plan départemental de l’Habitat (2016-2021). L’action s’est concentrée sur les centres-villes et les centres bourgs, en apportant de l’ingénierie à ces communes pour leur permettre de diagnostiquer les besoins et définir les outils adaptés (analyse statistique, enquête, etc.). En parallèle le Département a renforcé la communication sur les aides aux travaux et lancé un dispositif de financement spécifique sur les restructurations/fusions d’immeubles sur les centres-bourgs et cœurs de ville.

Thierry BONNABRY, adjoint au service Prospective Aménagement Risques à la DDT 63 a explicité les dispositions relatives à la lutte contre l’artificialisation des sols de la loi Climat et Résilience : définition et observation de l’artificialisation, conséquences et obligations pour les documents de planification, et dispositions d’accompagnement des territoires.

L’ÉLABORATION D’UN GUIDE MÉTHODOLOGIQUE POUR CAPITALISER
SUR SES SAVOIRS ET FAVORISER LE PASSAGE À L’ACTION

Ces exemples pourront sans aucun doute nourrir des pistes de réflexion pour le département du Puy-de-Dôme et alimenter le guide méthodologique à destination des territoires.

Un guide méthodologique est en effet en cours d’élaboration pour accompagner les collectivités dans le repérage et la mobilisation du logement vacant.

Ce guide permettra :

  •  D’identifier les bases de données disponibles et les indicateurs clés à suivre et identifier ;
  •  D’aider à l’élaboration d’une stratégie d’intervention (vérification terrain, acteurs à associer, secteurs prioritaires d’intervention) ;
  •  De proposer une boite à outils pour passer à l’action (dispositifs et outils opérationnels) ;
  •  De donner à voir un certain nombre de bons exemples développés sur d’autres territoires.

Enquête 2020 sur les loyers : Une agglomération clermontoise encore attractive

Pour la 5e année consécutive, l’Agence d’Urbanisme au travers de l’Observatoire Local des Loyers (OLL) publie les résultats de son enquête [1] réalisée auprès des professionnels de l’immobilier gestionnaires de biens locatifs et auprès des particuliers assurant eux-mêmes la gestion de leurs locations. En 2020, elle a permis de collecter un peu plus de 5500 logements soit 10 % du parc locatif privé du territoire d’observation. L’enquête souligne le niveau de loyer attractif de l’agglomération en même temps que sa disparité et sa difficulté d’accès pour les ménages les plus modestes.

L’IMPORTANCE DU PARC LOCATIF PRIVÉ POUR ACCÉDER AU LOGEMENT

Le parc locatif privé est généralement plus facile d’accès par sa souplesse d’installation. Il propose une grande diversité de logements (T1 à T5 et+, maison ou appartement, anciens ou récents, meublés ou libres…). Il constitue donc un élément clé du parcours résidentiel des ménages sur un territoire. Ce parc permet en effet de répondre à de multiples besoins de logement des ménages et de s’adapter à leurs évolutions au cours de leur vie. Il constitue à la fois une porte d’entrée dans le territoire pour les nouvelles populations (souvent dans les grandes centralités là où il est le plus présent) et une première étape incontournable pour les jeunes quittant le domicile parental. Connaître les niveaux de loyers des logements pratiqués dans ce parc, et plus globalement son type d’occupation, est donc essentiel pour améliorer la conception, la mise en œuvre des politiques nationales et locales du logement.

UNE MÉTHODE D’OBSERVATION AGRÉE PAR LE MINISTÈRE EN CHARGE DU LOGEMENT

Membre du réseau national des OLL soutenu par l’ANIL (Agence Nationale pour l’Information sur le Logement) et agréé par le Ministère en charge du Logement, la méthode employée pour collecter, traiter et analyser les données est commune à tous les observatoires du réseau. Les résultats produits par l’OLL clermontois sont donc fiables, représentatifs du parc et comparables.

UN NIVEAU DE LOYER ATTRACTIF MAIS NÉANMOINS DIFFICILE D’ACCÈS
POUR LES PLUS MODESTES

Localement, 28 % des habitants du Grand Clermont sont locataires du parc privé. Plus de la moitié du parc locatif privé se situe à Clermont-Ferrand, où la majorité des habitants sont d’ailleurs locataires du parc privé (43 %).

Pour l’année 2020, le loyer médian hors charges observé pour l’ensemble du Grand Clermont, tout type de logements confondus est de 9 €/m², lequel n’a connu qu’une augmentation modérée depuis 2016. Ce niveau de loyer place l’agglomération clermontoise parmi les moins onéreuses du réseau OLL.

Pour autant, bien que ce niveau de loyer observé sur l’ensemble du territoire soit attractif, il ne doit pas faire oublier la disparité des niveaux de loyers selon les zones et les caractéristiques des logements qu’il recouvre. Le niveau de loyer médian hors charges le plus élevé s’observe à Clermont-Ferrand : 10,3 €/m². Dans cette zone se trouvent les petits appartements avec des locataires très mobiles. Au contraire, c’est en périphérie, avec un loyer médian hors charges de 7,9 €/m² que le niveau de loyer observé est le moins élevé. La présence importante de maisons dont les locataires sont moins mobiles dans cette zone explique ce niveau de loyer observé plus bas. Certains secteurs du parc locatif privé de l’agglomération clermontoise peuvent donc tout de même être difficiles d’accès pour les ménages les plus modestes.

Situations socio-économiques et urbaines des quartiers inscrits au Contrat de Ville de la Métropole clermontoise

Durant le second semestre 2021, l’Agence d’urbanisme et de développement Clermont Métropole a accompagné le suivi et la préfiguration de l’évaluation du Protocole d’engagements réciproques et renforcés (PERR) de Clermont Auvergne Métropole. L’objectif de ce travail mené par l’Observatoire urbain et social de l’agence est de saisir l’évolution des quartiers prioritaires et de veille active en comparant leurs situations en début (2015/2016) et en fin (2022/23) de Contrat de ville de la métropole.

ÉLÉMENTS DE MÉTHODE : UN SCORING
À PARTIR DU TRAITEMENT D’UNE CENTAINE D’INDICATEURS

L’Agence d’urbanisme a sélectionné plus de 100 indicateurs (une majorité est issue du sondage Allo Quartiers de 2017, l’autre des conventions locales partenariales avec Pôle Emploi AURA, CAF 63, Rectorat 63, bailleurs…) en lien avec chacun des 27 engagements inscrits au PERR. Parmi ces engagements rassemblés selon les 3 piliers du Contrat de ville, on retrouve notamment :

  • Pour la cohésion sociale : Agir sur la thématique de la santé ; réduire la fracture numérique ; encourager l’égalité femmes / hommes…
  • Pour le développement économique, formation et insertion professionnelle : Favoriser l’implantation d’entreprises ; conforter l’offre existante ; lever les freins à l’emploi ; renforcer la présence des acteurs de l’emploi…
  • Pour le cadre de vie et le renouvellement urbain : atteindre les objectifs d’attributions de logement social ; transformer durablement les quartiers ; garantir la sécurité dans les quartiers, développer les mobilités douces…

Face à chaque engagement du PERR, un indicateur synthétique (regroupant plusieurs indicateurs) a été défini et mis en perspective par la méthode dite de « scoring ».  Cette méthode permet, sur des indicateurs de natures diverses, de positionner les quartiers selon que leur situation est plus ou moins favorable au sein de la métropole, considérée ici comme le référent. Les situations spécifiques et les écarts pour chacun des quartiers sont ainsi facilement mis en évidence.

LES PRINCIPAUX RÉSULTATS  : DES ÉCARTS PRÉGNANTS
ET DES ENJEUX D’ENVERGURE MÉTROPOLITAINE

Un rapport complet dédié restitue les résultats et les analyses de ce travail [1] sur chacun des engagements du PERR. Les principaux enseignements montrent des écarts toujours prégnants sur les quartiers prioritaires mais aussi d’enjeux d’envergure métropolitaine, telle que la fracture numérique ou le non-recours aux acteurs de l’insertion par les personnes sans emploi.

Concernant la cohésion sociale, plusieurs enjeux sont à retenir :

  • L’accès aux droits, pour les QPV et notamment celui de la Fontaine du bac
  • Les écarts de réussite et de mixité scolaires
  • La fracture numérique, avec une alerte spécifique pour la Fontaine du Bac.
  • L’égalité femme/homme, avec des écarts de taux d’emploi par genre saillants, notamment dans les Quartiers Nord.
  • L’accès à la culture et aux dynamiques associatives, notamment à la Fontaine du Bac et au Patural, les Pègues.

Pour le développement économique, ce sont les écarts de densité d’entreprises qui perdurent dans les QPV, et plus spécifiquement dans QPV de Cournon d’Auvergne que l’on retiendra.

Sur l’insertion, l’éloignement à l’emploi et l’insertion des 16 – 24 ans restent des enjeux importants sur les QPV et ce notamment dans les Quartiers Nord. Une alerte également, autour de l’hypothèse d’un non-recours aux structures d’insertion plus important chez les femmes et les jeunes, y compris en dehors des QPV.

Enfin concernant le cadre de vie et le renouvellement urbain  :

  • L’habitat perdure comme une problématique ancrée dans les QPV et les QVA, tant sur la prépondérance des logements sociaux à bas loyers que sur la concentration des personnes à bas revenus.
  • En termes de vivre ensemble, sont ciblés la mauvaise réputation et le sentiment d’insécurité qui priment dans les QPV et ce notamment dans les Quartiers Nord.
  • In fine sur les mobilités : Les transports en commun représentent un atout des QPV, mais une faiblesse dans les QVA. Néanmoins, une vigilance quant aux mobilités douces pour les QPV également.

Une synthèse cartographique l’accompagne pour une vision plus communicante par “blocs d’engagements”.

Des cartes synthétiques ont ainsi été réalisées sur chacun des blocs d’engagements, qui sont :

  • L’accès aux droits
  • L’émancipation et la citoyenneté
  • Le développement économique
  • L’insertion professionnelle
  • Habiter durable
  • Vivre ensemble
  • Bouquet mobilités

LES APPORTS POLITIQUES DE CE TRAVAIL

Le fruit de ces travaux a pu être partagé et articulé avec le travail de suivi des actions du Contrat de ville réalisé par le Bureau d’étude Algoé et Siloé. Ils ont été présentés aux dernières instances de gouvernance technique et politique du Contrat de ville (fin d’année 2021 et début 2022).

La visée étant de mettre à jour ces indicateurs afin de saisir les évolutions du positionnement des quartiers en fin de Contrat de Ville / PERR (2022/23), une réédition de ces travaux est prévue pour fin du premier semestre 2022.  Elle permettra ainsi d’alimenter abondamment la démarche d’évaluation du Contrat de Ville portée par Clermont Auvergne Métropole qui devra selon le calendrier fixé par l’État être achevée en juin 2022 (cf. Instruction du 14/12/21 – Direction générale – Politique de la ville de l’ANCT). Cette évaluation locale devra : s’appuyer sur l’évaluation mi-parcours et le PERR, associer et mobiliser tous les partenaires appelés à y contribuer à travers le partage d’éléments d’analyses quantitatives et qualitatives et mobiliser l’expertise habitante.

En termes de finalité, elle devra permettre de dresser un bilan du Contrat de ville comme “outil” (levier dans les coopérations, inscription des quartiers dans les dynamiques territoriales, application des politiques de droit commun), de rendre compte de la mise en œuvre et des résultats des actions déployées et de prioriser les dispositifs les plus structurants relevant des trois piliers et des axes transversaux

Ce travail de saisie des évolutions, à la croisée du suivi des actions du Contrat de Ville, conforte le rôle de l’Agence et de ses observatoires, comme outil d’aide à la décision, support à l’évaluation et à l’élaboration des politiques publiques, telle que la nouvelle contractualisation de la Politique de la ville qui devra être effective au 1er janvier 2024.

“Tisseurs de liens”, Un focus group avec les acteurs de trois quartiers populaires de Gerzat : Le Patural, Les Pègues et Les Chabesses

En mars 2021, l’Agence d’urbanisme a animé un Focus group “Tisseurs de liens” avec une quinzaine d’acteurs de terrain d’horizons professionnels divers ayant en commun de travailler quotidiennement sur les quartiers dits de Veille active du Pâtural, les Pègues et celui des Chabesses de la ville de Gerzat. (bien que ce dernier ne soit pas un quartier inscrit au Contrat de ville,  les services de la ville de Gerzat constatant une concentration importante d’enjeux sociaux et urbains ont souhaité l’intégré au débat.)

“TISSEURS DE LIENS” : UNE MÉTHODE ÉPROUVÉE
DE DÉBAT POUR RECUEILLIR LA VISION DES ACTEURS

Le focus group des acteurs “Tisseurs de liens” est l’un des outils qualitatifs mis en place par l’Agence dans son observatoire urbain et social. Cette méthode a précédemment été éprouvée auprès des acteurs des Quartiers prioritaires de Clermont-Ferrand et de Cournon-d’Auvergne.

14 participant.e.s à ce focus group :

  • Insertion pour l’emploi
  • Bailleurs sociaux
  • Travailleurs sociaux
  • Petite enfance
  • Association sportive
  • Tranquillité publique
  • Culture

Les objectifs du focus group “tisseurs de liens” sont de partager différents regards d’acteurs sur un même territoire, avec leur convergence et leur dissensus, d’identifier les enjeux majeurs concernant le(s) quartier(s) et ses habitants et d’échanger autour des besoins et des leviers d’actions

Les participants provenant d’horizons professionnels différents – infirmier.e.s., bailleurs sociaux, agents de la petite enfance, éducateur.trice.s et éducatrices, travailleur.se.s sociaux, agents de développement social ou local, associations …- n’ont pas souvent l’occasion de pouvoir partager librement leur vision du quartier et des habitants auprès de qui ils travaillent quotidiennement.

Le focus group à travers des évocations spontanées et un débat libre permet aux acteurs de faire connaitre leurs expertises de terrain tout en dépassant les champs des compétences métiers. Cet échange transversal permet de dresser un portrait des quartiers ciblés et de ses habitants, dans leur globalité et leur complexité. La plupart du temps, les visions sont convergentes sur les constats et les enjeux, ou complémentaires.

RÉSULTATS : LES CONSTATS PARTAGÉS

Trois mots clefs pour résumer les différents enjeux qui ont émergé de ces échanges spontanés dans ces trois quartiers :

L’accessibilité : à l’échelle de la commune de Gerzat, l’offre en transports en commun est jugée non performante, notamment vers les zones d’emploi. L’accès aux droits pour tous, avec un manque de services publics de proximité, notamment dans le quartier des Chabesses a également émergé.

Le vivant :  si les quartiers, notamment celui du Pâtural, sont perçus comme animés et vivants, avec la présence importante d’enfants, de familles et de manifestations réalisées par les acteurs, la crise sanitaire semble avoir mis à mal ce “vivant”.

Le multiculturel : il est perçu à la fois comme une richesse et un frein, avec des enjeux liés à l’accès à la langue française et à des différences éducatives importantes.

La poursuite des échanges autour de l’image, de la réputation, de  la qualité du cadre de vie de ces quartiers a aussi permis d’identifier des enjeux spécifiques aux trois quartiers :

Pour le quartier du Pâtural, on note une amélioration globale du cadre de vie opérée notamment grâce au programme de rénovation urbaine (2006/ 2012). Cependant des difficultés sociales résistent avec des concentrations de populations précaires, dont les difficultés ont pu être accrues par la crise sanitaire et la perte de la présence des acteurs sociaux au sein du quartier (Conseillers, CAF, travailleurs sociaux…). Ces derniers ont été délocalisés avec le projet de rénovation urbaine, entrainant des pertes de lien et de coordination. Enfin, pour ce quartier, une mauvaise image perdure, alliant mauvaise réputation héritée et points de tensions encore d’actualité (autour du city-stade par exemple).

Pour le quartier des Pègues, la réalité est tout à fait différente puisqu’il n’a plus vocation à être inscrit en tant que « Quartier de Veille active » au Contrat de Ville. En effet, ce quartier principalement composé de maisons individuelles (anciens pavillons Michelin) et de propriétaires, ne présente plus d’enjeux sociaux ou urbains importants ; il n’est qu’un héritage de l’ancienne géographie prioritaire.

Pour les Chabesses, l’augmentation des problématiques sociales continue : familles précaires, primo-arrivants, difficultés scolaires et insécurité alimentaire… sont cités. Des enjeux urbains se cumulent : un parc d’habitat 100% social, présentant des manques notamment en termes de services publics, de commerces et d’équipements, contribuant ainsi à l’isolement et à la difficulté de l’accès aux droits des plus fragiles.

Forts de ces constats, les participants via une séquence en atelier collaboratif, ont imaginé et hiérarchisé des propositions pour mieux répondre aux besoins des habitants :

●  Améliorer les partenariats et les réseaux entre acteurs en vue de permettre l’accès aux droits et aux services et proposer un accompagnement adapté

●  Retour des services publics et des acteurs dans les quartiers du Pâtural et des Chabesses

●  Ouvrir un lieu d’accueil enfants / parents ou une halte- garderie

●  Fédérer les associations existantes pour élargir et développer leurs actions

●  Mettre en place des comités de quartier et développer leurs actions

En vue de croiser le regard des acteurs avec celui des habitants, une balade urbaine a également été réalisée dans ces quartiers fin 2021, avec une dizaine d’habitants. Arpentant les rues à travers un parcours défini par les participants, leurs expertises d’usages permettent d’appréhender finement les besoins, les atouts et les dysfonctionnements urbains au quotidien. À titre d’exemple : des espaces publics et des aires de jeux à améliorer dans le parc des Chabesses et au niveau de “la coulée verte ” du Pâtural; des équipements “sur-chargés” tels que l’espace de Gym Gerzat du Pâtural, ou encore des lieux appréciés à l’unanimité comme le parc de la Treille et la nouvelle médiathèque A. Daudet. Fin du trimestre 2022, elle sera restituée sous la forme d’un prochain carnet de balade publié par l’Agence.